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Ca y est, Resident Evil Village est là, enfin très bientôt si vous lisez ce test au moment de sa publication et nous avons pu en faire le tour pour vous proposé un avis, le plus éclairé possible, sur le dernier opus d’une saga légendaire qui souffle sa 25ème bougie cette année. Alors anniversaire réussi ?
Un papa en or
Dés que l’on lance le jeu et que nous prenons le contrôle d’Ethan le « WOW » effect, sur PS5 en tout cas (les versions Series X et PC semblent similaires), est immédiat. La direction artistique est magistrale et le jeu parait techniquement bluffant. On est rassuré d’emblée, on est bien face à un véritable jeu next gen.

L’histoire prend le temps de se mettre en place sans jamais trainer en longueur puis nous sommes enfin en mesure de nous déplacer « librement » dans le village via une succession de zones couloirs. Aucun chargement n’est à compter pendant notre découverte et on se rend vite compte qu’Ethan est bien plus rapide que lors de son épopée en Louisiane pour sauver Mia.
La toute première bande annonce de ce RE8 débutait elle même par un message : « Son histoire touche à sa fin ». Voilà comment on était introduit à l’univers de Village. Ethan le père, le mari, le héro malgré lui est ce que Nemesis était à Resident Evil 3 Remake : la star du jeu (le jeu de mot en moins). Et c’est probablement là que l’on retrouve le premier problème de ce Resident Evil. Ethan a toujours été perçu comme une coquille vide dans Resident Evil 7 devenant presque un avatar du joueur pour que l’on puisse vivre et subir les horreurs du manoir Baker. Ce qui se matérialisait d’ailleurs encore plus quand on jouait à cet opus comme il avait été imaginé, à savoir en VR ou le joueur devenait littéralement le héros. Ainsi la nouvelle importance que revêt aujourd’hui ce personnage semble incohérente et les joueurs auront du mal à ressentir une quelconque sympathie pour lui. Cela donnera naissance, pendant toute votre partie, à une dissonance entre ce que l’on sait et ce qui nous est dit du personnage d’Ethan. On prendra par exemple ce moment où Ethan dit fièrement à un ennemi dans une ligne de dialogue à faire pâlir John Rambo : « Tu veux me prendre ma fille, bah j’aimerais bien voir ça ! » D’accord c’est badass, sauf qu’il s’est effectivement fait kidnappé sa fille donc une telle ligne n’a aucun sens à ce moment là.
Je ne prétends pas parler au nom de tous les fans ou joueurs qui apprécient les Resident Evil mais l’histoire d’Ethan n’a jamais passionné les foules et basé ce nouvel opus sur son histoire à lui est en soi, déjà un loupé par Capcom. Peut être se sont-ils dit que Resident Evil 7 Biohazard étant à ce jour, l’épisode le plus vendu de toute la saga, Ethan avait forcément des fans qui mourraient d’envie de connaître la suite de son histoire.
Ceci étant, le jeu ne se résumant évidemment pas à son personnage principal. On est capable d’apprécier la qualité visuelle et une certaine jouissance de gameplay que nous évoquions en début de test sans trop de problème.
Perdu entre héritage et succession
De l’inventaire au marchand en passant par les spinelles à viser dans le décor ou même par des éléments entiers de level design et de game design, cela ne fait aucun doute. Resident Evil Village se veut être l’hériter de Resident Evil 4. L’atmosphère également avec ce village européen, ces cloches qui sonnent ou même le Duc qui fait une référence claire au marchand d’RE4 et plus encore nous rappellent cette envie des développeurs de nous proposer un jeu aussi fun manette en mains que ne l’était celui que l’on considère comme le père du TPS moderne. Et si tout n’est pas parfait, comme l’implémentation des fameuses barricades de RE4 qui ne servent à rien ici, le résultat est quand même très réussi tant nous nous sommes amusés sur certaines phases de jeu.
Toutefois, l’héritage de Resident Evil 4 n’est pas la seule facette que revêt Resident Evil Village puisque celui se veut également être le digne successeur de Resident Evil 7. Si les deux propositions se valent, elles restent néanmoins diamétralement opposées et proposent une vision du survival horror qui ne se mélange pas. L’horreur basée sur l’atmosphère, beaucoup plus lente et psychologique ne peut pas se marier, à mon sens, avec la philosophie d’RE4. Si bien que pour le second chapitre du jeu, vous serez démunis de toutes vos armes afin de renier tous les principes de Resident Evil 4 pour faire vivre l’autre vision qui partage l’influence sur VILLAGE, celle d’RE7. Un rythme qui semble cassé et qui viendra plus tard alourdir toute tentative de NG+ auxquelles le jeu vous incite pourtant.

De ce désir de vouloir satisfaire tout le monde en résulte un cruel manque d’identité. On croit parfois jouer à un Resident Evil 4 en moins bien puis il semblerait que nous jouions à Resident Evil 7 mais là encore en moins marquant. Le jeu n’apporte rien de marquant et même le village qui semblait si mystérieux et invitant à l’exploration n’a aucune identité. Peut être qu’un ancrage dans une vraie culture européenne comme a pu le faire RE4 avec l’Espagne aurait aidé sur ce point. En effet si tout semble indiqué que le jeu se déroule en Roumanie ce n’est jamais explicitement dit.
Les thèmes qui font parti de l’ADN d’un Resident Evil sont ici extrêmement timides voir absents (pas de musique de save room) si ce n’est deux thèmes lors de deux combats de boss qui sont assez épiques mais qu’on oubliera finalement.
Un Ethan RPG
Au rayon de la durée de vie, nous avons terminé notre première partie en un peu moins de 8 heures de jeu mais la durée de vie du jeu est bien plus grande que cela. Une fois le jeu terminé vous débloquerez le mode la boutique spéciale que vous pourrez dans laquelle vous pourrez acheter beaucoup de contenus supplémentaires dont le mode Mercenaires qui est probablement une vitrine du dynamisme que peut avoir le gameplay de Resident Evil Village. Puisque vous pourrez y cumuler les orbes bleus et les dépenser pour avoir un Ethan de plus en plus rapide rendant l’élimination de monstres, issus d’un bestiaire qui est probablement le plus varié de toute la saga, extrêmement jouissive.

Dans le mode histoire vous pourrez également améliorer votre personnage en apportant des la viande, de la volaille ou du poisson chassés au préalable au Duc. Celui ci vous cuisinera un plat qui offrira une amélioration permanente à Ethan, que ce soit en termes de santé maximale, de vivacité ou de défense.
Comme vous l’avez probablement déjà vu dans les démos vous aurez également la possibilité d’améliorer vos armes, comme dans RE4 une fois encore et là aussi cela permet de dynamiser tous les combats notamment lorsque vous choisissez comme moi, d’améliorer en priorité la cadence de tir. Et puisque nous avons testé le jeu sur PS5 il faut bien avouer que la Dualsense apporte beaucoup d’impact sur les gun fights à l’aide des gâchettes adaptatives même si son exploitation n’est pas aussi poussé que sur le récent Returnal. Et toujours à propos des améliorations techniques apportés par la PS5 on restera émerveillé par les prouesses du SSD qu’elle embarque. Les temps de chargements ne sont même plus réduits à ce stade, ils sont inexistants.
Toutes les upgrades d’Ethan et de son arsenal ne seront pas de trop pour vous attaquer à l’immense Boss Squad du jeu. Ces affrontements sont extrèmement nombreux mais encore une fois peu marquant tant les personnages manquent de profondeur. Ainsi, les upgrades sont gardées d’une partie à l’autre et cela pousse les joueurs à rejouer encore et encore tant il y a énormément d’armes à débloquer puis à améliorer pour obtenir enfin le saint graal du fun : les munitions illimités ! On doit quand même prévenir que les scripts incessants et la lenteur du début du jeu rendent la succession de New Game+ très peu fluide. On comprend cependant, que la durée de vie du titre ne se limite pas aux 8 heures de la première run mais bien plus !

Enfin pour rapidement évoquer le lore de Resident Evil tout en évitant de vous spoiler, sachez que les révélations sont potentiellement énormes mais sont très mal exploités puisque très vite expédié et se révèlent finalement sans aucune portée. Quel dommage !
En se basant sur des principes fondamentaux de la légendaire saga qui souffle ses 25 bougies cette année, Resident Evil Village vous proposera une aventure rythmée, explosive et à la réalisation maîtrisée qui saura plaire à tout le monde. Piégé entre son héritage de RE 4 et son devoir de succession de RE 7, Village se révèle être une œuvre sans véritable identité, ne proposant rien de nouveau ni de marquant. Et si vous allez très certainement beaucoup vous amuser sur le jeu, il ne marquera probablement pas la Saga comme ont pu le faire ses deux inspirations.
Tu dis dans la vidéo de The Share Players que tu as largement préféré le 8 au 7 (si je ne me trompe pas)… et ici, tu parles de jeu marquant.
« … puis il semblerait que nous jouions à Resident Evil 7 mais là encore en moins marquant »
Je dois t’avouer que je ne pige pas trop.
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Bonjour Olivier, oui j’ai largement préféré le dynamisme du gameplay du 8 à celui plus lent du 7. Dans le 8 il y a des passages complètement calqués sur l’atmosphère du 7 mais c’est bien moins marquant que ce qu’on a pu avoir dans le 7 car même s’il ne m’a pas entièrement convaincu il faut bien lui reconnaitre une certaine identité et une ambiance que RE8 n’a pas.
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Ok, merci pour les détails. Je comprends mieux.
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