Les amoureux des chats l’avaient probablement remarqué lors du State of Play où il avait été révélé : le jeu du studio Montpelliérain, Stray, n’avait pas montré grand-chose de son gameplay. C’est donc tout récemment et après environ 1an d’attente depuis son annonce, que le titre se dévoile. 4Minutes de jeu sous commentaires en anglais pour quel résultat ? C’est le propos de cet article :
La vidéo débute en nous présentant son synopsis :
« Dans Stray, vous incarnez un chat tombé dans une ville mystérieuse et oubliée. Séparé de sa famille et blessé, il devra explorer et survivre dans cet environnement peu accueillant. Du point de vue unique du chat, les joueurs doivent se frayer un chemin à travers les dangers de cet endroit hostile et utiliser les compétences du chat pour résoudre des énigmes et découvrir des mystères. »
Si en prologue, on aperçoit le chat boitant, cette potentielle mécanique de chat blessé disparaît en quelques secondes dès que le gameplay proprement dit commence. On le voit alors sauter sur des déchets dans une marre couleur verte et peu ragoûtante. Ramener un seau vide pour bloquer les pales d’une hélice d’aération ainsi que miauler fort pour qu’on le nourrisse (plaisanterie bien entendu sur ce dernier point, encore que !) trouver de l’eau dans un récipient devant un frigo grand ouvert. Sauter sur différentes structures et pousser du museau des objets vers le vide pour éclater des toits de verre.
Ce qu’on peut en dire, c’est qu’on ne nous présente rien de très original jusque-là. Bien sûr, un chat parcourt d’énormes distances la nuit et poétiser cela en une aventure épique en soit donne déjà tout sens au titre. La seule idée de jouer vraiment un animal avec ses avantages et défauts dans une ville habitée pourrait déjà être assez vendeur.
Cependant, dans son voyage, le chat rencontrera un robot / drone nommé B12. Il utilisera alors le drone pour interagir avec des objets du monde et communiquer avec les étranges habitants cette ville, des robots. Vous permettant certes d’en apprendre plus sur les mystères du lieu, mais rendant l’immersion dans la peau d’un chat immédiatement moins cohérente. D’autant qu’avec de bonnes idées de scénario et game design même sans un interprète pour traduire la langue « humaine » et celle du chat, il aurait été possible de faire comprendre une histoire et ressentir des choses, un peu comme le faisait Little Samson sur NES avec une narration sans aucun dialogue.

À ce moment de la vidéo, quand il rencontre B12, le chat est soudain affublé d’un harnais avec un écran sur le dos. Écran donc que le dit chat ne pourra probablement jamais regarder, s’il s’agit d’un pad pour gérer le drone, alors la cohérence sera totalement morte à ce moment du jeu. Mais on ne peut que supposer à ce stade, n’ayant pas eu le titre en main.
Le chat sera toujours un chat et ses aventures seront remplies de convivialité et d’interactions ludiques avec son nouvel environnement. Du moins, c’est ce que nous promet ladite vidéo, mais un chat capable de gérer un drone, à moins de repartir sur les vieux délires de chats voulant conquérir la Terre… On aurait peine à croire de jouer un simple vrai chat.
Et le voir faire ses griffes sur un sofa, puis se frotter à la jambe d’un habitant ne rattraperont pas cette incohérence.

Ses actions seront faisables à des endroits précis, lorsque l’icône du bouton d’interaction apparaîtra. A-priori , il est donc impossible de gratter chaque centimètre carré de mur ou de surface solide, mais uniquement des sofas et autres plus cohérentes et pré déterminées. Vous pourrez aussi vous frotter aux jambes avec une attaque ronronnement. De quoi nous rappeler ou essayer de nous faire croire qu’il s’agit d’un chat dans la moyenne.
Ces moments paisibles d’une vie de « presque chat », ne seront pas les seuls éléments de gameplay bien entendu et les habitants plutôt pacifiques ne seront pas les seules créatures présentes dans Stray, une seule nous est présentée dans la vidéo: D’énormes boules blanches pouvant sauter loin et pourvues d’yeux brillants. Ces monstres de la taille de gros rats rappelleront à n’importe quel propriétaire de chien ou de chat un peu sauvage, cet ennemi héréditaire qu’est la tique !
C’est à ce moment où le chat est empêtré avec des vagues de tiques que le trailer nous montre un peu plus de son gameplay, comme la possibilité de sprinter, d’interagir avec des objets du décor plus massif que le personnage pour se faire des surfaces de saut. Si les tiques vous révulsent et que ces phases de puzzle sont parfois couplées à des poursuites, espérons qu’elles seront aussi intense comme quand le Dahaka de Prince of Persia nous poursuivait !

La dite phase de « poursuite » que l’on suppose montre tout de même ses faiblesses. Si les « tiques » peuvent sauter sur le chat, il lui suffira de sauter sur une surface un peu en hauteur pour que les assaillants ne lui bondissent plus dessus.
De même, on nous présente une phase où le chat dévale une ruelle, probablement en pente, sur un chariot. Mais aucune animation ne nous montre comment il fait pour maîtriser, même à peu près, la direction du véhicule improvisé.
La dernière très courte phase de gameplay aborde la contre-attaque, avec une probable amélioration du drone qui créera une sorte de lumière UV violette permettant de désintégrer les « tiques ». Aucune barre de charge n’était présente à l’écran, n’indiquant pas de stratégie de munitions ou piles dans son usage.
La vidéo se conclut alors sur notre héros à quatre pattes se couchant sur un coussin, que l’on peut supposer être un point de sauvegarde et l’annonce de début 2022 pour les deux consoles de salon de Sony. (PS4 et PS5). Le jeu reste néanmoins aussi prévu pour 2022 sur les PC munis d’un OS Microsoft. Aucune information pour Mac et Linux, mais il va sans dire qu’en sortant sur Steam il sera à minima compatible avec le SteamDeck et sa version modifiée de Linux.
Conclusion
Alors, oui, le choix du drone est discutable du point de vue de l’immersion, mais pourrait tout aussi bien apporter des composantes de gameplay plus communes et moins perturbantes que d’être réellement dans la peau d’un chat. Forçant l’accessibilité au plus grand nombre de joueurs, ainsi que la facilité d’adaptation au titre. On appréciera aussi que ce choix apporte une facilité de conception et de level design pour un jeu déjà repoussé. Le verdict se fera manette en main, mais de ce qu’on en a vu et possiblement attendu. Quel dommage que cette promesse de simulation SF soit tronquée et facilitée, pour aborder un gameplay visiblement beaucoup plus générique et peu recherché.