Note : 5
« De l’émerveillement au dégoût »
À l’heure où les jeux vidéos sont testés sans être terminés par bon nombre de médias ou d’influenceurs. Notre site accueille aujourd’hui une nouvelle rubrique : l’avis du platineur. Je ne suis moi même pas fan des trophées, succès ou défis dans les jeux et je ne pense pas qu’on puisse manquer l’essentiel d’un jeu si on obtient pas le fameux Platine ou les 1000G. De la même manière il se pourrait très bien qu’on ait pas fait un jeu à 100% même en obtenant un platine.

Pour autant nous avons décidé d’offrir cette tribune à Marius, un chasseur de trophée émérite français qui nous donnera son avis de platineur après avoir retourner ses jeux dans tous les sens.

Pour son premier test, Marius souhaite revenir sur un jeu qui aura bientôt un an : Dragon Ball Z Kakarot.

Annoncé à l’E3 2019, ce titre fait par les créateurs des excellents Naruto, le studio CyberConnect2, avait mis des étoiles dans les yeux des joueurs lors de sa présentation. Sur le papier il avait tout pour réussir… Mais c’était sur le papier parce qu’encore une fois les joueurs ont été pris pour des imbéciles. Et je vais vous expliquer pourquoi.
Rentrons dans le vif du sujet, ni mauvais ni bon, voilà ce qui résume Kakarot.
Ecrire pour Critix nous oblige à commencer ce test par l’aspect technique du soft. D’un point de vu graphique il n’est ni moche ni beau : Le moteur graphique est très daté, les couleurs servent de cache misère à certains textures digne d’un jeu PS3. Mais Il faudrait être aveuglé par un fanboyisme aigue pour trouver ce jeu beau en 2020 et encore moins à l’heure où nous écrivons ces lignes, en 2021. Niveau modélisation des personnages, DBZ Kakarot essaye d’être fidèle à la série mais rien est incroyable. Les animations sont dépassées. La direction artistique est tout simplement moyenne. Il tourne bien sur PS4 pro où nous n’avons pas rencontré de bug majeur. L’IA est au niveau de ce qu’il se fait aujourd’hui c’est à dire à la ramasse mais c’est un autre sujet… Les chargements sont toutefois extrêmement longs rendant l’expérience utilisateur peu confortable.

Le jeu est très simple à prendre en main avec une seule touche pour attaquer. Assez fun au début, le jeu devient rapidement très répétitif. On pensait qu’il s’agissait d’un action RPG… Mais la dimension RPG est absente de ce jeu. Bien que de façade celui puisse y ressembler. On ne sent pas la sensation d’augmentation de puissance avec la montée de niveau. Un action rpg comme son nom l’indique est censé nous permettre de nous balader dans un open world tout en y utilisant toutes ses compétences et non pas en ayant des pauses pour créer une séquence de combat comme dans les rpg tour par tour. Il sera possible d’assigner différentes attaques aux personnages et de les améliorer avec de nombreuses possibilités souvent après des phases d’entraînement qui permettront de les débloquer. On pourra aussi choisir des soutiens qui resteront au second plan sauf lorsqu’on demandera qu’ils envoient une attaque ou pour le combo Z. Les seuls moments plaisants dans le gameplay sont lors des scènes de transformations (Goku contre Friezer par exemple) où nous sentons l’impact des coups, de la puissance quoi, enfin ! Le temps d’un combat uniquement. Chose incompréhensible : il n’y a aucune stratégie dans les combats, c’est ultra répétitif avec toujours le même schéma. Il faut spammer bêtement une touche et envoyer une attaque lorsqu’on a assez de ki. Je tiens à souligner encore une fois que le gameplay que j’évoque peut être utiliser qu’en mode combat. « monde ouvert action rpg » ils nous disaient… Il vous faudra donc vous contenter de lancer des kihohas lorsque vous vous baladerez sur cette map. la cuisine de Chichi servira à des bonus de vie ou de défense mais encore une fois on ne les ressentira pas en combat. Cela ressemble à action rpg dans le menu mais dans le gameplay cela ressemble plus à un Xenoverse 3 dans un monde semi-ouvert pour être vulgaire.

Il était vendu comme un open world, mais il s’agit bien d’un semi open world avec des décors plus ou moins variés mais vide à l’exception de quelques villages et villes. Des orbes partout pour bien nous rappeler que nous sommes dans un jeu afin d’éviter l’immersion, et des groupes d’ennemis qui viennent attaquer toutes les deux secondes pour ne pas nous accorder le plaisir d’une balade tranquille dans l’univers de notre enfance. Pour vous téléporter d’une zone à l’autre il y aura des temps de chargement et bonne chance si vous n’avez pas le ssd magique. Mais cet univers apporte aussi beaucoup d’informations sur l’histoire de dragon ball avec des photos à récupérer sur la map afin de compléter l’encyclopédie Z. En visitant cet univers nous ressentons une certaine nostalgie notamment lorsque nous visitons certains lieux célèbres de l’animé. Les musiques sont un gros point fort dans le jeu tout simplement parce qu’il s’agit des musiques officielles. Cela renforcera la nostalgie lorsqu’on se baladera dans l’univers. On peut noter également qu’il est possible de partir à la recherche des 7 boules de cristal, afin d’exaucer un vœu, combattre à nouveau des ennemis du mode histoire, gagner des zenis, débloquer des objets aléatoirement ou encore récolter un maximum d’orbes nécessaires aux nombreuses améliorations des personnages. Des améliorations qui encore une fois ne donnent pas de feeling à la manette.

Parlons maintenant d’un point fort du jeu. La quête principale est prenante si vous êtes fan de DBZ ou que vous voulez découvrir l’œuvre de Toriyama même si certaines scènes sont censurées, effacées ou modifiées. Parfois même des scènes mythique passées en accélérés. Malgré cela il s’agit du jeu DBZ le plus fidèle de la série. Tout ceci renforcé par les voix officielles japonaises. Parlons aussi des choses qui fâchent vraiment : Les quêtes secondaires bien fedex. Si vous ne voulez pas perdre votre temps, je vous invite à rester sur l’histoire principal. Votre serviteur vous le dit avec la plus grande bienveillance étant donné qu’il a tout fait. On est à des années lumières d’un The Witcher 3. Alors qu’ils auraient pu faire quelques choses de bien étant donné que certains personnages secondaires donnent des quêtes annexes qui au final ne serviront à rien, même pas à prendre de l’xp. C’est à se demander pourquoi elles existent et pourquoi ce jeu est présenté comme un action rpg.
Déception, tromperie, immense gâchis sont les premiers mots qui me viennent pour résumer DBZ Kakarot. Pour toutes les raisons que j’ai évoqué : Je pense que Kakarot est un jeu moyen qui plaira aux fans de la série étant des casual gamers. Un hardcore gamer (encore plus un chasseur de trophée) trouvera ce jeu sans intérêt. Un fan boy de DBZ pourra le trouver bon parce qu’il laissera parler le cœur à savoir la nostalgie que le jeu procure. Et les développeurs ont bien joué avec cette nostalgie pour masquer ses faiblesses. Ce jeu avait un immense potentiel, réaliser un véritable action rpg dans l’univers de DBZ. Peut être que l’éditeur aurait dû laisser plus de marge de manœuvre à CyberConnect2 qui pourtant est loin d’être un mauvais studio. Ce jeu est bien générique, avec l’univers de DBZ pour nous faire avaler la pilule. Ceci n’est que mon avis, très subjectif, mais il s’agit de mon ressenti, après avoir platiner le jeu et l’avoir retourner dans tous les sens.
